Richard Jimenez thérapie de couple

Regards sur le lien, définition, exploration

Le lien, et en particulier le lien de couple, se différencie de la relation.

par Richard Jimenez, thérapeute de couple

Regards sur le lien, définition, exploration

Le lien, et en particulier le lien de couple, se différencie de la relation. Le premier est intériorisé, ne se voit pas, il se construit, se sent, se ressent. L’autre (la relation) est visible, il se voit, s’entend, se perçoit, se comprend plus facilement, s’explore plus largement. Le lien de soi à soi est subjectif (intra-subjectif plus exactement), et le lien de soi à l’autre l’est également, on parle d’intersubjectivité entre soi et l’autre. On peut également parler de trans-subjectivité entre soi et les générations précédentes. Le travail du couple se fera au niveau de la relation, et même de la communication, mais il se fera surtout au niveau du lien. On parle alors d’Analyse du Lien de Couple. En effet, celui-ci contient la structure du couple, du NOUS. Il contient les accords, les pactes inconscients comme « Le Pacte Dénégatif » que nous expliquerons plus loin sur ce site. Il contient également les héritages, en particuliers psychiques, émotionnels, familiaux, sociologiques, historiques, inter-générationnels et trans-générationnels. L’ensemble de ces éléments est largement inconscient et fait la loi dans le fonctionnement ordinaire et quotidien du couple.

Ainsi chaque lien présente une base subjective, intersubjective et trans-subjective. Cette intersubjectivité conduit naturellement aux processus d’attachement, de dépendance, de différenciation-indifférenciation, etc.

Lorsque le lien de couple est trop indifférencié, donc quand le travail de reconnaissance que l’autre n’est pas soi, il en résulte un manque d’autonomie de l’un ou de l’autre, et en fait des deux partenaires du couple. Un travail de différenciation et de « conflictualité » est alors nécessaire. Le UN et le DEUX doivent cohabiter dans le lien afin que l’intersubjectivité puisse se fluidifier, offrir des transactions plus riches, variés et nourrissantes/structurantes.

Le travail du lien permettra d’explorer, de conscientiser, d’éprouver, de mettre en mots, ses contenus variés et, entre autres, généalogiques.

Le lien est donc un ensemble de mécanismes, un ensemble d’accords, un ensemble de contenus. Le lien est donc un ensemble subjectif en transaction permanente. Quand nous parlons de transaction, nous sommes encore dans une représentation duelle de la question humaine. A produirait B, B produirait A, etc.

Cependant, une représentation non-duelle, plus rare chez les professionnels, est possible.

Concrètement, pratiquement, le thérapeute-clinicien est en face d’une couple courageux en travail. Le thérapeute voit bien, entend bien l’interaction verbale. Il voit bien les interactions relationnelles verbales et non-verbales.Il voit bien la phrase de A, la réponse de B, etc.

Cependant, une autre vision plus profonde, beaucoup plus profonde et immédiate, impersonnelle, sent un autre niveau du lien. Ce niveau de perception VOIT un niveau de co-responsabilité absolu, une égalité de responsabilité absolue. Ce niveau perçoit que du lien, émerge des événements qui se répartissent chez l’un, chez l’autre, à travers l’un, à travers l’autre. Ce niveau perçoit les formes de l’un et de l’autre « jouées » par ce fond commun. Il y a donc émergence commune au travers de laquelle chaque forme des deux partenaires s’en partage les effets visibles à des niveaux plus conscients, plus relationnels, plus « actés » .

Plus encore. À ce niveau de perception, le thérapeute VOIT bien également qu’il est lui-même aussi « pris », constitutif de ce triangle. Au-delà même des enjeux transféro-contre-transférentiels (les projections, le identifications, etc.). Il perçoit comment il pourrait être agi malgré lui, co-responsable en acte malgré lui. IL VOIT le lieu du fond unique à trois, il VOIT une seule masse active, vivant, un lien UN, unique et partagé…

C’est l’histoire du monde qui se tisse à ce niveau, c’est un lieu sans bourreau, sans victime, c’est le lieu des responsabilités partagée, c’est le lieu, à partir duquel, en surface, on peut sentir l’immense corps unique de l’humanité, unique et multiple à la fois…

Cette vision peut conduire à l’apaisement, à la différenciation pleine de chacun, ruisselant naturellement vers la fraternité, le don de soi, l’amour…

Richard Jimenez, thérapeute de couple depuis 20 ans

Thérapeute de Couple, Gestalt-thérapeute, formateur, superviseur spécialisé dans la thérapie de couple et thérapie de la famille, en Drôme et dans la Loire

Analyste du lien de couple et thérapeute systémique. Clinicien depuis plus de 20 ans avec presque exclusivement des couples et des familles.

Formateur depuis plusieurs décennies et superviseur gestaltiste et systémique.

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